Chalmoux au cours des siècles (IV) – La mine de Chizeuil

Chalmoux au cours des siècles (IV) – La mine de Chizeuil

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Le gisement de Chizeuil est, principalement, un gisement de pyrite de fer et, par la suite, fut découvert du minerai de cuivre en faible quantité.

A l’origine, on peut penser que les pierres rouges de Chizeuil eurent surtout l’attrait d’un matériau de construction ; de nombreuses constructions, tant à Chalmoux que dans les communes voisines, ont encore l’encadrement des portes et des fenêtres fait avec ces pierres.

Ultérieurement, alors que les moyens de transport étaient rudimentaires, il est vraisemblable que le minerai de fer de Chizeuil fut traité avec le charbon de Neuvy-Grandchamp.

De 1854 à 1866, la société Schneider du Creusot exploite en carrière le chapeau de fer principal situé au dessus du gisement de pyrite. Ce minerai de fer, ainsi que celui de Mazenay, et l’exploitation du charbon au Creusot, sont à l’origine de l’extension de l’industrie sidérurgique de la région.

Mines de Chizeuil
Mines de Chizeuil

En 1896, fut constituée la Société Anonyme des mines de Chizeuil, qui fonctionna jusqu’en 1943, date à laquelle elle devient la propriété de Saint Gobain. La Société des mine de Chizeuil acquiert la concession et entreprend les premiers travaux de recherches et d’exploitation par divers puits et galeries.

En 1905, la mine occupait alors une cinquantaine d’ouvriers ; c’est le fonçage du premier puit d’extraction Hely d’Oissel qui assurera l’exploitation jusqu’en mars 1955.

1929 – 1945 – 1948 sont des années qui sont marquées par des recherches très poussées qui démontrent l’importance du gisement des Roches Gagneaux. Pour l’exploitation de celui-ci en  1953, la Société décide le fonçage du puit Thénard. L’effectif est alors de 171 mineurs.

Le nouveau siège moderne entre en service en 1955 et assure l’extraction de la totalité du minerai. En 1956, l’extraction annuelle de minerai était de 127 806 tonnes, contre 32 840 en 1948.

La mine de Chizeuil a été nantie d’un atelier de « flottation » permettant la récupération du minerai pauvre en souffre. A partir de 1956, une annexe de cet atelier permettait de traiter la pyrite cuivreuse.

La pyrite commercialement vendable était traitée par grillage et servait à la fabrication de l’acide sulfurique dans les usines de la Société. La partie cuivreuse faisait l’objet d’autres marchés et était appréciée jusqu’en Suède où certaines sociétés arrivaient à en extraire de l’or.

Puits Thénard
Puits Thénard

Mais les cours mondiaux de l’acide sulfurique se sont effondrés et la production de l’acide sulfurique par traitement chimique du souffre de Lacq ont mis sur le marché un produit à un cours bien inférieur à celui de la production par grillage. Quant au minerai de fer issu des cendres du grillage, il fut éliminé par l’apport en France du minerai de Mauritanie, exploité à ciel ouvert et d’une teneur en fer bien supérieure.

Quant au filon de minerai de cuivre, il fut trop faible pour compenser la perte qui allait s’accroissant sur la pyrite de fer.

En 1963, la Société décide de fermer la mine dont le personnel s’élevait alors à 200 personnes environ. Toute la population de Chalmoux était plus ou moins directement touchée par cette mesure. Il fallut trouver des solutions, parfois même imparfaites, aux problèmes créés.

Chevalement du puit Thénard
Chevalement du puit Thénard

Des industries et des activités de compensation furent et sont encore recherchées. Seuls les Ateliers Mécaniques de Chizeuil se sont installés en 1965, et occupent 10 à 20 compagnons (NDLR : pour rappel, ce texte date de 1982) 

Souhaitons que ce douloureux passage pour la commune puisse trouver, avec le temps, sa guérison et, espérons que les recherches et les techniques modernes puissent permettre un jour, à nouveau, l’exploitation de cette richesse naturelle qu’est le gisement de Chizeuil.

Chalmoux au cours des siècles (III)

De la révolution à nos jours

Eglise
Eglise

En 1789, la révolution éclata. Chalmoux fut d’abord du canton de Mont et du district de Bourbon-Lancy qui s’appela, quelques années plus tard, et pour un certain temps, Bellevue-Les-Bains. Notons également qu’à peu près à la même époque, Chalmoux s’écrivit parfois Challemoux.

La Constituante avait organisé les communes par décret du 14 octobre 1789, et il fallait élire un maire. C’est en parcourant les anciens registres du conseil municipal que nous apprenons que les électeurs ou « citoyens actifs » payant 42 sols de contributions directes se réunirent à l’effet d’élire un maire. Pierre TURLIER, syndic, mais ne sachant pas lire, chargea le curé POMPANON, curé de Chalmoux, de diriger les opérations.

Après l’élection du président, du secrétaire et de trois scrutateurs, Pompanon, curé, fut élu maire par 43 voix contre 20. Claude POULET fut élu procureur de la commune ; on nomma aussi cinq officiers municipaux : Jean TRAMSON (44 voix), Jean TEUREAU (34), Pierre TURLIER, ci-devant syndic (29 voix), Jean BENOIT (27 voix), Abraham DUREUIL (25 voix), et 12 notables pour former le Conseil Général et les officiers municipaux : Joseph GONNOT, Edmé BILLARDON, François DECREAUX, Jean VEILLERAND, Mathieu JOURNET, François RENAUD, Lazare DAUVILLAIRE, Pierre PUZENAT, Léonard PERRIN, Benoît DAMET, Antoine PERRIN, François MARION.

Il est remarquable que bien des noms cités ci-dessus soient encore souvent portés par des familles résidant actuellement sur la commune et, parfois, sur les communes voisines.

Le 29 juin 1970, le Conseil Général de la commune institue quatre foires (16 janvier, 18 avril, 8 août et le 10 novembre).

Le 25 juillet de la même année est établi un corps de garde avec deux sentinelles à la porte de l’église, pendant les offices pour empêcher ques les cérémonies ne soient troublées.

Le 14 novembre 1790, le curé maire Pompanon donne sa démission de maire, conformément au décret du 12 juillet de l’Assemblée Nationale qui déclarait incompatible les fonctions de maire et de curé.

Est élu maire Jean TRAMSON ; le curé Pompanon reste sécrétaire jusqu’en 1792.

25 avril 1791 : le Conseil délibère poçur détacher Les Vaux de Chalmoux, et les unir à Fontete ou à Perrigny.

Autre délibaration relative à la suppression du canton de Mont, et partage de ce canton entre Chalmoux et Bourbon-Lancy.

1793 – 20 frimaire An I : le conseil municipal, immédiatement après la proclamation de la République, ordonne d’abattre la flèche du clocher, c’est à dire la croix et , environ trois pieds de haut de la flèche, malgré la défense du maire Tramson, et ont saccagé toute l’ardoise et les autres « matériaux ».

Le 20 nivose de la même année, « ordre est donné par le maire de descendre trois cloches du clocher et de n’en laisser qu’une. Personne n’accepte cette besogne, pas même les ouvriers des communes voisines. »

1794 – 7 nivose : délibération du conseil pour faire célébrer la fête de la Raison.

30 pluviose : les cloches, après un deuxième ordre, sont conduites par vingt bouviers requis à la fonderie de Neuvy pour en faire des canons.

22 ventose : plantation de trois arbres de la liberté.

1803 : le conseil municipal vote des crédits pour des réparations à l’église dont l’entretien avait été trop longtemps négligé.

Chalmoux. L'église et le monument aux morts.
Chalmoux. L’église et le monument aux morts.

Les quelques trop rares archives que nous avons pu consulter sur la période du 1er Empire, de la Restauration et d’une partie de la Monarchie de Juillet, c’est à dire jusqu’en 1840, ne nous apportent pas d’informations particulières : c’est la vie courante d’une commune rurale plus ou moins touchée par les évènements nationaux.

1842 – Le Conseil Municipal demande la  mise en place d’un service journaler d’un facteur rural.

1852 – Achat aux héritiers MARION par la commune du bâtiment de la poste actuelle, pour la somme de 4708 francs, afin d’en faire une mairie et une maison d’école.

1856 – Acahat à M. AUPECLE, curé de Bourbon Lancy, de la maison lui appartenant où se trouvait établie une école de filles dirigée par des religieuses, la commune ayant décidé de poursuivre cet enseignement. Il s’agit de l’actuelle école des Frènes.

La période s’étendant de 1850 à 1870 semble avoir été axée sur les communications. Elle correspond aussi à la naissance des chemins de fer et le conseil municipal eut à donner plusieurs fois son avis sur le tracé de la ligne Moulins-Paray Le Monial. C’est à cette époque que furent contruites les routes actuelle de Gueugnon et Gilly Sur Loire, cette dernière créée (1867) en fonction de l’existence de la nouvelle gare. Un certain nombre de vicinaux furent créés, d’autres désaffectés.

Les délibérations apportent toutes la même note : la commune n’a pas de ressources suffisantes pour faire face à l’entretien du réseau communal (à l’époque 104 kilomètres). Il n’y a riend e nouveau sous le soleil…

1870 – Participation de la commune à la mobilisation de la garde nationale.

Un document signale qu’à cette époque un habitant de Chalmoux, né à Chalmoux en 1830, appelé Brunek, aurait joué un rôle important à la Commune de Paris et, entre autres, il aurait pris possession de l’hôtel de ville de Paris le 18 mars 1871.

C’est en 1871 qu’a lieu l’élection du conseil municipal, celles du maire et d’ l’adjoint. Précédemment, ceux-ci étaient nommés par le préfet.

1875 – Le conseil municipal décide de faire de sérieux efforts sur les locaux scolaires et leurs aménagements qui apparaissent chaque jour de plus en plus insuffisants et inadaptés.

Les élections de 1878 mirent en place le conseil municipal suivant : D’HERE François Victor, maire, NUGUES François, MUNERET François, DUMAINE Michel, TURLIER François, MONCHONNIER Gaspard, PILLIEN Etienne, TURLIER Jean Louis, FOREST François, DUCROUX Jean Marie, COPET François, TURLIER Alexandre.

Nous retrouvons là encore de nombreux noms portés aujourd’hui dans la commune.

De 1878 à 1898, l’activité du conseil municipal s’est surtout exercée sur l’aménagement, la rectification et la création des voies de communication de la commune. C’est à cette époque que fut créée, avec l’exploitationn de la mine, la route Chalmoux-Chizeuil. (Le conseil municipal obtint en 1956 que cette route soit intégrée à la voirie départementale ; avec le traffic de la mine, elle était devenue une trop lourde charge pour la commune.)

Chalmoux. Route de Bourbon-Gueugnon.
Chalmoux. Route de Bourbon-Gueugnon. IIIème République-Après 1903

 

Il faut mesurer tout l’important travail accompli alors : études, financement, échanges de terrain, etc… Si nous comparons les cartes vieilles de plus de cent ans à celles d’aujourd’hui, il apparaît que c’est à cette période que notre réseau communal a subi de grandes modifications pour être amené, dans ses grandes lignes à la situation que nous connaissons en 1982.

En 1886, est apparu le projet de construction de nouvelles salles de classe et d’un logement pour instituteurs.

1889 a vu la translation du cimetière, qui se trouvait alors autour de l’église, sur le terrain acheté à cet effet (cimentière actuel). Signalons que, d’après les registres paroissiaux, la croix qui s’y trouve date de 1736, et provient de l’ancien cimentière.

C’est en 1893 que débuta la construction de la mairie actuelle et de deux salles de classe pour les garçons, et de deux pour les filles, qui remplaceront avantageusement les locaux de la poste.

A ce sujet, signalons qu’en 1890 et 1891, on enregistrait 46 et 37 naissances, alors qu’en 1980 on en enregistrait 3, en 1981, 15 et en 1982, 16.

1902 – Construction d’un poids public, avec logement du préposé.

C’est en 1903 qu’après de longues discussions entre le conseil de fabrique et le conseil municipal que d’importantes et très nécessaires réparations sont faites à l’église et qui lui donnèrent l’aspect que nous lui voyons aujourd’hui.

Sur la toiture, les tuiles vernissées remplacent les tuiles creuses. Enduit extérieur avec pierres apparentes jointoyées – réfection des fenêtres et du portail – plafond en planches, réfection du carrelage, etc…

Les registres paroissiaux mentionnent qu’aucun document ne permet de dire d’une manière précise à quelle époque remonte l’église ; on suppose qu’elle doit être du XIIème siècle. Elle a certainement subi, au cours des siècles, des destructions, des modifications et des réparations importantes.

1904 – Cette année-là fut créé un établissement de facteur-receveur à Chalmoux et, en 1906, ce fut l’installation du télégraphe.

1914-1918 – Pendant les années de cette première guerre mondiale, le conseil municipal eut d’autres préoccupations que de construire. Il fallut faire face aux graves et douloureux problèmes quotidiens, pallier à toutes les conséquences de la guerre sur la population, et essayer d’atténuer les souffrances morales et physiques des habitants. Ces impératifs sont, du reste, le propres des périodes de conflits armés sur notre sol.

En 1919, Chalmoux se retrouve avec 42 hommes jeunes en moins, disparus dans la tourmente. Le monument aux morts est dressé pour honorer et exprimer la reconnaissance du pays ç ceux qui ont été jusqu’au suprême sacrifice. En 1945 viendront s’y ajouter d’autres noms.

En 1921, pose dans le clocher de l’horloge offerte par madame LASSET, à la suite d’un voeu fait pendant la guerre.

Et puis la vie reprend ; en 1923, c’est le début de l’installation du téléphone. Les premiers travaux d’électrification, qui ne seront terminés qu’en 1936, sont mis en chantier.

Les quatres logements d’habitation à bon marché (loi Loucheur) sont réalisés en 1935.

Puis, la commune se trouve de nouveau confrontée à la guerre 1936-1945. Beaucoup d’hommes manquent ; ce sont les prisonniers qui ne rentrent pas, les familles sont amputées de leurs membres les plus actifs. Les mères, les épouses, les soeurs, avec l’aide de ceux qui restent, sont obligées, malgré l’épreuve d’une séparation dont on voit mal la fin, de s’atteler à des besognes qui ne sont pas toujours faites pour elles.

Viennent également les retrictions, les réquisitions, les exigences de l’occupant. Et dans les dernières années, c’est la déportation de ceux qui, voulant contribuer à libérer le pays, ont eu le grand malheur d’être arrêtés et déportés.

Plusieurs familles sont cruellement touchées. Sans pour autant que la peine de ceux qui ont perdu l’un des leurs soit atténuée, la période de ces grandes épreuves s’achèvent, et il faut attendre 1950 pour que se manifeste la reprise d’une activité plus créatrice en voyant s’élever la cantine scolaire.

En 1955, c’est le début de la mise en place d’un réseau public de distribution d’eau. La placedevant l’église est aménagée et agrandie en 1956. Le chauffage central est installé dans les écoles en 1957.

Pour continuer la modernisation de la commune et répondre aux exigences de la civilisation, en 1960 commencent les travaux de construction, pour le bourg, d’un réseau d’égoûts, avec station d’épuration. Une réalisation identique sera faite à Chizeuil plus tard.

Chalmoux. Entrée du bourg, côté Ouest.
Chalmoux. Entrée du bourg, côté Ouest.

En 1967, furent créées deux salles de classe avec sanitaires modernes.

A partir de 1964-1965, la commuen eut à subir les conséquences désastreuses de la fermeture de la mine [un futur chapitre sera consacré à la mine de Chizeuil]. Parmi tous les problèmes personnels, familieux, sociaux et économiques que cette décision a causés, notons celui de la diminution de la population ; au recensement de 1962, la population était de 1237 habitants, pour descendre à 1054 en 1968, et tomber à 938 en 1975 et 829 en 1982.

Rappelons qu’en 1842, la population était estimée à 1300 habitants, le recensement de 1936 donne 1292 habitants, celui de 1946, 1285 habitants et celui de 1954, 1175 habitants.

Malgré ces chiffres pessimistes, Chalmoux n’a pas envie de mourir.

Le lotissement des Frènes créé en 1973 est contruit rapidemment en entier.

En 1976, le comité des fêtes réalise, avec l’aide de la municipalité, la salle des fêtes. [NLDR : le text datant de 1982, la salle des fêtes a depuis été reconstruite entièrement au mileu des années 80  sous le conseil municipal de M. Maillet]

En 1977, cinq logements HLM sont implantés et, la même année, la municipalité achète le terrain MOINE, afin d’y établier un lotissement.

C’est pour répondre aux questions souvent posées par ceux qui aiment connaitre les origines de leur environnement, c’est pour situer dans le temps la vie de notre commune, que nous avons essayé de rassembler dans les lignes qui précèdent les principaux évènements, faits, informations et réalisation qui ont accompagné les jours de ceux qui vécurent ou vivent à Chalmoux, qu’ils fussent habillés de braies, oui qu’ils portent des jeans.

C’est la vie au jour le jour d’une commune rurale de France, avec ses peines, ses angoisses, ses drames, mais aussi ses satisfactions, ses joies qui font, ensemble, le ciment d’un pays et des familles qui le composent.

Nous avons pu constater que chaque génération a apporté, avec son style, sa personnalité, ses convictions, sa port à la construction et à la défense de notre communauté.

Demain, d’autres continueront cette tâche jamais terminée pour que vive Chalmoux.

Chalmoux, octobre 1982

Guy Pissot de Leffemberg

 

Lire le chapitre 1 : des origines aux invasions barbares

Lire le chapitre 2 : du moyen-âge à la révolution

Chalmoux au cours des siècles (II)

Lire le chapitre 1 : des orgines aux invasions barbares

[…]

Chalmoux au cours des siècles (chapitre 2)

Du moyen-âge à la révolution

 

Mairie
Mairie

C’est le haut Moyen Age.

Chalmoux possédait un autre prieuré que Fly, c’était celui des Mirandeaux dont ne pouvons préciser la date de création. Les piliers de pierre existant dans l’étable actuelle sont vraisemblablement les vestiges d’une chapelle.

Chalmoux est certainement très ancien, car on le trouve également cité dans un certain nombre de documents remontant loin dans le temps. Ainsi, une charte de Cluny de l’an 1030 y fait mention.

Mais reprenons le cours de notre histoire.

En 980, des troupes venant d’ Auvergne ravageaient périodiquement le Charollais ; elles furent battues à Chalmoux par Lambert, Comte de Chalon.

Celui-ci fut aidé, dans cette bataille, par un chevalier nommé Letaldus, qui y périt, par Bernard, son cousin, et par les habitants de Chalmoux. La bataille aurait commencé près du bourg actuel pour se terminer sur le plateau de Trente-Vents.

La rue Lambin” (pour Lambert) est vraisemblablement le rappel du début de cette bataille. Par ailleurs, B. Langlois, dans son livre sur le canton de Bourbon-Lancy, signale qu’en 1813 on voyait encore, à Trente-Vents, une pîerre levée d’une dimension remarquable qui avait probablement été érigée pour  perpétuer le souvenir de la victoire des Bourguignons sur les Auvergnats.

Il est signalé par J. Le Goff, qu’une terrible famine régna en Charollais vers 1030. Et Chalmoux ne fut certainement pas épargné.

Trois siècles plus tard, d’autres malheurs s’abattirent sur notre région. En 1347, peste et famine à Chalmoux, comme dans tout le Charollais, alors qu’une autre calamité sévissait sur la France depuis 1340 : la guerre de 100 ans avec l’occupation anglaise et les combats fréquents qui en découlaient, ce à quoi il faut ajouter les violences, les pillages, les vols, les viols, les incendies perpétrés par les grandes compagnies et les écorcheurs.

Au moment des grandes religions, vers l’an 1567, l’église ou au moins le portail a été brûlé par les Huguenots de Lyon qui longèrent les bords de le Loire pour se rendre au siège d’Orléans. Ils firent de même à Bourbon-Lancy et détruisirent plusieurs prieurés de la région dont Aupont et Saint-Laurent.

C’est lors des réparations effectuées à l’église que la preuve fut donnée de cs ravages. En effet, furent trouvées de nombreuses pierres de taille brûlées et calcinées qu’il a fallu changer, mais invisibles jusqu’à ce jour parce que recouvertes d’un enduit.

Il est signalé dans les textes qu’en 1382 Chalmoux possédait la baronnie de Villars qui était de pur franc alleu noble. Cette baronnie eut plusieurs propriétaires dont Guy de Cosan en 1382. En 1532, 1546, 1670, elle changea de propriétaires, puis en 1716 elle fut achevée par Denis François de Jarsaillon et, en 1719, en récompense des ses services comme sous-brigadier des chevau-légers, le roi Louis XV autorisa le changement du nom de Villars en celui de Jarsaillon. Le château de la baronnie était situé à l’emplacement de la ferme dite du Vieux-Château. On voit encore les vestiges des tours rondes et des fossés de défense. La base des murs est de 1m50.

Notons que ce château, qualifié de “très fort” tout au long du moyen-âge, faisait partie d’un ensemble de défenses contre les envahisseurs qui comprenait, avec les maisons fortes, les châteaux forts, tels que ceux de Bourbon-Lancy, Arcy, Faulin, Monperroux, etc…

[…]

A suivre…

 

 

 

Chalmoux au cours des siècles (I)

Préambule

Ce texte est issu d’un document rédigé en 1982 par M. Guy Pissot de Leffemberg, ancien maire de Chalmoux. Fruit d’une recherche minutieuse et documentée, il retrace l’histoire de notre commune à travers les âges, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.

Si d’éventuels ayants droits de M. Pissot de Leffemberg désirent faire pévaloir leurs droits sur ce texte, qu’ils n’hésitent pas à me contacter contact@chalmoux.com.

 

Entrée du bourg
Entrée du bourg

Chalmoux au cours des siècles (chapitre 1)

Des origines aux invasions barbares

Assembler les évènements qui ont marqué, pendant des siècles, la vie de notre commune, de même qu’essayer de retrouver le comportement de ses habitants en face des faits qui ont meublé notre histoire, grande ou petite, n’est pas tâche aisée, car notre commune, comme des milliers d’autres, n’ayant pas eu à notre connaissance, un rôle d’acteur dans les faits historiques importants, ne se trouve pas citée dans les documents qui permettent d’écrire l’Histoire.

Il y a de grands pans d’ombre s’étendant sur des décennies et des décennies derrière lesquels se cahce une vie locale sans témoignages.

Malgré ces lacunes bien compréhensibles, essayons, en rassemblant les documents que nous avons pu glaner, de suivre Chalmoux au cours des ans.

Il semble que dans les temps très anciens de la préhistoire, c’est à dire 2 à 3000 ans avant notre ère, notre région ait été habitée par des hommes.

Un premier témoignage, parmi d’autres, peut être évoqué en se référant au bulletin de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun, où il est écrit qu’une station préhistorique a dû exister au lieudit « chez le Masson ».

« En 1899, M. SAVOYE  a découvert uen station préhistorique jamas décrite en ce lieu, devenue en partie des prés. L’instituteur BOSSET et ses élèves y ont trouvé cinq silex. Ce dernier a trouvé de nombreux point préhistoriques à proximité du ruisseau de Vezon ».

Par ailleurs, aux confins de la commune, à l’Est, au lieudit LES TACHONIERES, il existe un ensemble de rochers granitiques et de pierres taillées qui prouvent la présence de l’homme.

L’attention sur cet ensemble est attirée, à juste raison, à noveau par Réné GAILLARD dans son livre “ Bourbon Oublié ” en 1967 ; les historiens du siècle dernier en signalaient la présence.

Il paraît très vraisemblable que le pays fut ensuite habité par les Celtes et les Gaulois qui furent, ensuite, dominés par l’occupation romaine qui s’étendit en 58 / 52 avant Jésus Christ à notre région.

Le plus ancien document connu faisant mention de Chalmoux remonte justement à l’époque Gallo-Romaine.

CALAMOSSA VILLA est à l’origine du nom de notre commune et, selon les expression latines, cela veut dire : Villa de Calamossus, ce qui laisse supposer qu’au temps de l’occupation romaine, un grand domaine agricole, appelé en latin “ Villa ”, était la propriété d’un certain Calamossus.

L’emplacement de cette “ villa ” n’a jamais été retrouvé. On peut supposer qu’il nse situait dans la région de FLY, car il y passait une voie romaine secondaire et, souvent, les prieurés du moyen-âge se sont édifiés sur les ruines des villae romaines, et Fly a eu son prieuré assez important qui s’appelait Sainte Magdeleine de Fly.

Mais tout ceci est bien souvent qu’un ensemble de suppositions et de déductions.

Puisque nous sommes à la période gallo-romaine, notons que le territoire de Chalmoux est traversé par deux anciennes voies romaines secondaires ; l’une reliait Bourbon-Lancy à Toulon sur Arroux et passait par Millières, la Choque, Trente-Vents, Fly, La Chapelle au Mans, Uxeau. Cette voie fut appelée plus tard « le chemin des soldats », probablement parce qu’elle fut empruntée par l’armée du Comte LAMBERT, en 980.

L’autre voie est celle que l’on appelle, aujourd’hui, la vieille route de Chalmoux, qui va de Bourbon-Lancy à Digoin. Une borne milliaire romaine, retrouvée il y a peu de temps au Moulin à Vent, prouve l’existence de cette voie romaine.

Après l’occupation romaine et le développement économique et culturel de la Gaule qu’elle suscita, notre pays ombra sous les flots des invasions barbares dans une longue nuit de plusieurs siècles où fut détruite toute la civilisation précedente. René GAILLARD nous rappelle cette triste période dans les lignes suivantes :

« Nous répétons que peu de contrées furent plus ravagées que la nôtre par le Nord et l’Est « tous ces flots de Barbares que le Nord pendant cinq siècles vomit sur le Midi et l’Ouest de l’Europe ». Ce furent d’abord les Vandales vers 265, les Bagaudes (paysans Gaulois qui se révoltèrent et saccagèrent la région d’Autun) vers 270, les Germains au temps de Probus en 277, le Alamans, les Burgondes, les Wisigoths au Vème siècle, les Huns avec Attila en 451, les Sarrasins en 725, les Normands en 888, les Hongres vers 944, tous envahisseurs dont la présence est signalée à ces diverses dates en Autunois.

Ecoutons le récit d’un passage de ces bandes, il est saisissant : “ Au Vème siècle sont apparus, un jour, des hordes de Barbares, hommes armés, femmes, enfants sur des chariots. Les Suèves, c’était leur nom, arrivaient de très loin, des bords de l’Elbe, et traversant la Gaule pour aller en Espagne, ils couvraient de leur multitude toute la région de Nevers. Leur passage, c’est la mort, la destruction, l’incendie, le deuil… ”.

Les années passent… Les réseaux des routes romaines ont presque disparu, les champs sont retournées en friches, les thermes et les constructions splendides sont détruits… »

Notons qu’après les grandes invasions et le chaos qui en découlait, seule restait une trame économique et sociale qui était celle mise en place par le christianisme et qui reposait, principalement, sur des monastères ayant essaimé en des prieurés ruraux.

[…]

Lire le chapitre 2 : du moyen-âge à la révolution