De la révolution à nos jours
En 1789, la révolution éclata. Chalmoux fut d’abord du canton de Mont et du district de Bourbon-Lancy qui s’appela, quelques années plus tard, et pour un certain temps, Bellevue-Les-Bains. Notons également qu’à peu près à la même époque, Chalmoux s’écrivit parfois Challemoux.
La Constituante avait organisé les communes par décret du 14 octobre 1789, et il fallait élire un maire. C’est en parcourant les anciens registres du conseil municipal que nous apprenons que les électeurs ou « citoyens actifs » payant 42 sols de contributions directes se réunirent à l’effet d’élire un maire. Pierre TURLIER, syndic, mais ne sachant pas lire, chargea le curé POMPANON, curé de Chalmoux, de diriger les opérations.
Après l’élection du président, du secrétaire et de trois scrutateurs, Pompanon, curé, fut élu maire par 43 voix contre 20. Claude POULET fut élu procureur de la commune ; on nomma aussi cinq officiers municipaux : Jean TRAMSON (44 voix), Jean TEUREAU (34), Pierre TURLIER, ci-devant syndic (29 voix), Jean BENOIT (27 voix), Abraham DUREUIL (25 voix), et 12 notables pour former le Conseil Général et les officiers municipaux : Joseph GONNOT, Edmé BILLARDON, François DECREAUX, Jean VEILLERAND, Mathieu JOURNET, François RENAUD, Lazare DAUVILLAIRE, Pierre PUZENAT, Léonard PERRIN, Benoît DAMET, Antoine PERRIN, François MARION.
Il est remarquable que bien des noms cités ci-dessus soient encore souvent portés par des familles résidant actuellement sur la commune et, parfois, sur les communes voisines.
Le 29 juin 1970, le Conseil Général de la commune institue quatre foires (16 janvier, 18 avril, 8 août et le 10 novembre).
Le 25 juillet de la même année est établi un corps de garde avec deux sentinelles à la porte de l’église, pendant les offices pour empêcher ques les cérémonies ne soient troublées.
Le 14 novembre 1790, le curé maire Pompanon donne sa démission de maire, conformément au décret du 12 juillet de l’Assemblée Nationale qui déclarait incompatible les fonctions de maire et de curé.
Est élu maire Jean TRAMSON ; le curé Pompanon reste sécrétaire jusqu’en 1792.
25 avril 1791 : le Conseil délibère poçur détacher Les Vaux de Chalmoux, et les unir à Fontete ou à Perrigny.
Autre délibaration relative à la suppression du canton de Mont, et partage de ce canton entre Chalmoux et Bourbon-Lancy.
1793 – 20 frimaire An I : le conseil municipal, immédiatement après la proclamation de la République, ordonne d’abattre la flèche du clocher, c’est à dire la croix et , environ trois pieds de haut de la flèche, malgré la défense du maire Tramson, et ont saccagé toute l’ardoise et les autres « matériaux ».
Le 20 nivose de la même année, « ordre est donné par le maire de descendre trois cloches du clocher et de n’en laisser qu’une. Personne n’accepte cette besogne, pas même les ouvriers des communes voisines. »
1794 – 7 nivose : délibération du conseil pour faire célébrer la fête de la Raison.
30 pluviose : les cloches, après un deuxième ordre, sont conduites par vingt bouviers requis à la fonderie de Neuvy pour en faire des canons.
22 ventose : plantation de trois arbres de la liberté.
1803 : le conseil municipal vote des crédits pour des réparations à l’église dont l’entretien avait été trop longtemps négligé.
Les quelques trop rares archives que nous avons pu consulter sur la période du 1er Empire, de la Restauration et d’une partie de la Monarchie de Juillet, c’est à dire jusqu’en 1840, ne nous apportent pas d’informations particulières : c’est la vie courante d’une commune rurale plus ou moins touchée par les évènements nationaux.
1842 – Le Conseil Municipal demande la mise en place d’un service journaler d’un facteur rural.
1852 – Achat aux héritiers MARION par la commune du bâtiment de la poste actuelle, pour la somme de 4708 francs, afin d’en faire une mairie et une maison d’école.
1856 – Acahat à M. AUPECLE, curé de Bourbon Lancy, de la maison lui appartenant où se trouvait établie une école de filles dirigée par des religieuses, la commune ayant décidé de poursuivre cet enseignement. Il s’agit de l’actuelle école des Frènes.
La période s’étendant de 1850 à 1870 semble avoir été axée sur les communications. Elle correspond aussi à la naissance des chemins de fer et le conseil municipal eut à donner plusieurs fois son avis sur le tracé de la ligne Moulins-Paray Le Monial. C’est à cette époque que furent contruites les routes actuelle de Gueugnon et Gilly Sur Loire, cette dernière créée (1867) en fonction de l’existence de la nouvelle gare. Un certain nombre de vicinaux furent créés, d’autres désaffectés.
Les délibérations apportent toutes la même note : la commune n’a pas de ressources suffisantes pour faire face à l’entretien du réseau communal (à l’époque 104 kilomètres). Il n’y a riend e nouveau sous le soleil…
1870 – Participation de la commune à la mobilisation de la garde nationale.
Un document signale qu’à cette époque un habitant de Chalmoux, né à Chalmoux en 1830, appelé Brunek, aurait joué un rôle important à la Commune de Paris et, entre autres, il aurait pris possession de l’hôtel de ville de Paris le 18 mars 1871.
C’est en 1871 qu’a lieu l’élection du conseil municipal, celles du maire et d’ l’adjoint. Précédemment, ceux-ci étaient nommés par le préfet.
1875 – Le conseil municipal décide de faire de sérieux efforts sur les locaux scolaires et leurs aménagements qui apparaissent chaque jour de plus en plus insuffisants et inadaptés.
Les élections de 1878 mirent en place le conseil municipal suivant : D’HERE François Victor, maire, NUGUES François, MUNERET François, DUMAINE Michel, TURLIER François, MONCHONNIER Gaspard, PILLIEN Etienne, TURLIER Jean Louis, FOREST François, DUCROUX Jean Marie, COPET François, TURLIER Alexandre.
Nous retrouvons là encore de nombreux noms portés aujourd’hui dans la commune.
De 1878 à 1898, l’activité du conseil municipal s’est surtout exercée sur l’aménagement, la rectification et la création des voies de communication de la commune. C’est à cette époque que fut créée, avec l’exploitationn de la mine, la route Chalmoux-Chizeuil. (Le conseil municipal obtint en 1956 que cette route soit intégrée à la voirie départementale ; avec le traffic de la mine, elle était devenue une trop lourde charge pour la commune.)
Il faut mesurer tout l’important travail accompli alors : études, financement, échanges de terrain, etc… Si nous comparons les cartes vieilles de plus de cent ans à celles d’aujourd’hui, il apparaît que c’est à cette période que notre réseau communal a subi de grandes modifications pour être amené, dans ses grandes lignes à la situation que nous connaissons en 1982.
En 1886, est apparu le projet de construction de nouvelles salles de classe et d’un logement pour instituteurs.
1889 a vu la translation du cimetière, qui se trouvait alors autour de l’église, sur le terrain acheté à cet effet (cimentière actuel). Signalons que, d’après les registres paroissiaux, la croix qui s’y trouve date de 1736, et provient de l’ancien cimentière.
C’est en 1893 que débuta la construction de la mairie actuelle et de deux salles de classe pour les garçons, et de deux pour les filles, qui remplaceront avantageusement les locaux de la poste.
A ce sujet, signalons qu’en 1890 et 1891, on enregistrait 46 et 37 naissances, alors qu’en 1980 on en enregistrait 3, en 1981, 15 et en 1982, 16.
1902 – Construction d’un poids public, avec logement du préposé.
C’est en 1903 qu’après de longues discussions entre le conseil de fabrique et le conseil municipal que d’importantes et très nécessaires réparations sont faites à l’église et qui lui donnèrent l’aspect que nous lui voyons aujourd’hui.
Sur la toiture, les tuiles vernissées remplacent les tuiles creuses. Enduit extérieur avec pierres apparentes jointoyées – réfection des fenêtres et du portail – plafond en planches, réfection du carrelage, etc…
Les registres paroissiaux mentionnent qu’aucun document ne permet de dire d’une manière précise à quelle époque remonte l’église ; on suppose qu’elle doit être du XIIème siècle. Elle a certainement subi, au cours des siècles, des destructions, des modifications et des réparations importantes.
1904 – Cette année-là fut créé un établissement de facteur-receveur à Chalmoux et, en 1906, ce fut l’installation du télégraphe.
1914-1918 – Pendant les années de cette première guerre mondiale, le conseil municipal eut d’autres préoccupations que de construire. Il fallut faire face aux graves et douloureux problèmes quotidiens, pallier à toutes les conséquences de la guerre sur la population, et essayer d’atténuer les souffrances morales et physiques des habitants. Ces impératifs sont, du reste, le propres des périodes de conflits armés sur notre sol.
En 1919, Chalmoux se retrouve avec 42 hommes jeunes en moins, disparus dans la tourmente. Le monument aux morts est dressé pour honorer et exprimer la reconnaissance du pays ç ceux qui ont été jusqu’au suprême sacrifice. En 1945 viendront s’y ajouter d’autres noms.
En 1921, pose dans le clocher de l’horloge offerte par madame LASSET, à la suite d’un voeu fait pendant la guerre.
Et puis la vie reprend ; en 1923, c’est le début de l’installation du téléphone. Les premiers travaux d’électrification, qui ne seront terminés qu’en 1936, sont mis en chantier.
Les quatres logements d’habitation à bon marché (loi Loucheur) sont réalisés en 1935.
Puis, la commune se trouve de nouveau confrontée à la guerre 1936-1945. Beaucoup d’hommes manquent ; ce sont les prisonniers qui ne rentrent pas, les familles sont amputées de leurs membres les plus actifs. Les mères, les épouses, les soeurs, avec l’aide de ceux qui restent, sont obligées, malgré l’épreuve d’une séparation dont on voit mal la fin, de s’atteler à des besognes qui ne sont pas toujours faites pour elles.
Viennent également les retrictions, les réquisitions, les exigences de l’occupant. Et dans les dernières années, c’est la déportation de ceux qui, voulant contribuer à libérer le pays, ont eu le grand malheur d’être arrêtés et déportés.
Plusieurs familles sont cruellement touchées. Sans pour autant que la peine de ceux qui ont perdu l’un des leurs soit atténuée, la période de ces grandes épreuves s’achèvent, et il faut attendre 1950 pour que se manifeste la reprise d’une activité plus créatrice en voyant s’élever la cantine scolaire.
En 1955, c’est le début de la mise en place d’un réseau public de distribution d’eau. La placedevant l’église est aménagée et agrandie en 1956. Le chauffage central est installé dans les écoles en 1957.
Pour continuer la modernisation de la commune et répondre aux exigences de la civilisation, en 1960 commencent les travaux de construction, pour le bourg, d’un réseau d’égoûts, avec station d’épuration. Une réalisation identique sera faite à Chizeuil plus tard.
En 1967, furent créées deux salles de classe avec sanitaires modernes.
A partir de 1964-1965, la commuen eut à subir les conséquences désastreuses de la fermeture de la mine [un futur chapitre sera consacré à la mine de Chizeuil]. Parmi tous les problèmes personnels, familieux, sociaux et économiques que cette décision a causés, notons celui de la diminution de la population ; au recensement de 1962, la population était de 1237 habitants, pour descendre à 1054 en 1968, et tomber à 938 en 1975 et 829 en 1982.
Rappelons qu’en 1842, la population était estimée à 1300 habitants, le recensement de 1936 donne 1292 habitants, celui de 1946, 1285 habitants et celui de 1954, 1175 habitants.
Malgré ces chiffres pessimistes, Chalmoux n’a pas envie de mourir.
Le lotissement des Frènes créé en 1973 est contruit rapidemment en entier.
En 1976, le comité des fêtes réalise, avec l’aide de la municipalité, la salle des fêtes. [NLDR : le text datant de 1982, la salle des fêtes a depuis été reconstruite entièrement au mileu des années 80 sous le conseil municipal de M. Maillet]
En 1977, cinq logements HLM sont implantés et, la même année, la municipalité achète le terrain MOINE, afin d’y établier un lotissement.
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C’est pour répondre aux questions souvent posées par ceux qui aiment connaitre les origines de leur environnement, c’est pour situer dans le temps la vie de notre commune, que nous avons essayé de rassembler dans les lignes qui précèdent les principaux évènements, faits, informations et réalisation qui ont accompagné les jours de ceux qui vécurent ou vivent à Chalmoux, qu’ils fussent habillés de braies, oui qu’ils portent des jeans.
C’est la vie au jour le jour d’une commune rurale de France, avec ses peines, ses angoisses, ses drames, mais aussi ses satisfactions, ses joies qui font, ensemble, le ciment d’un pays et des familles qui le composent.
Nous avons pu constater que chaque génération a apporté, avec son style, sa personnalité, ses convictions, sa port à la construction et à la défense de notre communauté.
Demain, d’autres continueront cette tâche jamais terminée pour que vive Chalmoux.
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Chalmoux, octobre 1982
Guy Pissot de Leffemberg
Merci pour ces moments de culture et d’histoire de notre commune. C’est important de savoir d’ou l’on vient…
Je ne voulais plus m’exprimer sur votre blog mais votre initiative, votre savoir et votre souhait de nous faire partager ces choses là, ne peux laisser insensible.
J’ai hâte de lire le prochain épisode.
Merci.
Merci mais à vrai dire, je n’y suis pas pour grand chose. Je n’ai fait que publier les documents écrits par M. Pissot de Leffemberg, ancien maire de Chalmoux. Je suis à la recherche de ce genre de documents d’époque si quelqu’un en a d’autres sous la main.
Le prochain « épisode » historique sera consacré à Chizeuil.
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Quant au fait que vous ne vouliez plus vous exprimer sur ce blog, sachez que vous êtes, comme tout le monde, le bienvenu.
Peu importe qu’on choisisse d’écrire sous un pseudonyme ou sous son nom réel, ou même sa capacité à se servir d’un correcteur d’orthographe. Tout le monde est libre de s’exprimer sur ce site dans la mesure ou le propos concerne de près ou de loin la commune de Chalmoux.
Je comprends votre désarroi par rapport à certains sujets abordés ici. Mais si ce n’est en aucun cas un site partisan, il va de soi que chacun a le droit de s’exprimer sur le thème de son choix, y compris s’il s’agit de sujets politiques, que ce soit d’un camp comme de l’autre.
Il faut reconnaître que ce thème est largement abordé dans ces pages ; ce je comprends tout à fait au vu des nombreuses « péripéties » qui agitent la commune ces temps-ci…
Je vous invite donc à participer vous aussi si vous avez des choses à partager à propos de Chalmoux, que ce soit des photos, des idées, des histoires, des souvenirs ou que-sais-je ?